Auguste Vestris


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Ad agio : l’aisance dans les grands temps d’adage

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Bournonville et le Grand Adage
Dinna Bjørn

25 mars 2018

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Novembre 2017

Avant et surtout, c’est l’idée de la joie de danser que suscite le nom d’August Bournonville. Sa marque de fabrique, ce sont des temps d’allegro délicieux aux sauts bondissants et à la batterie ailée, encadrés par des ports de bras harmonieux et sans heurts – le bonheur et l’aisance à l’état pur.

Cependant, si le danseur veut pouvoir communiquer une telle image de grâce et d’absence de tout effort, il lui faut apprendre à contrôler le corps et être incessamment conscient du centre, ce que Bournonville nommait l’Aplomb. Dans ses leçons, de nombreux exercices servent tout particulièrement à aiguiser cette conscience du centre, dont les plus significatifs sont les Grands Adages.

Au total, dans l’Ecole de Bournonville telle qu’elle nous a été transmise il y en a douze, tous assez longs et posant de nombreux défis : développer résistance, coordination et une perception aiguë et ininterrompue de comment situer le centre.

La caractéristique des Grands Adages de Bournonville est qu’il faut bouger plutôt que de rester plaqué sur une jambe ; pour les exécuter correctement, le danseur doit être aussi attentif à comment il arrivera dans une position et comment il la quittera qu’à la position en tant que telle.

Autre constante des adages de Bournonville : la pirouette planée, quasiment une promenade sur la demi-pointe ! Dans la lenteur, le danseur doit percevoir cette rotation autour du centre et ainsi en contrôler la conclusion, de sorte qu’elle devienne le clou de l’exercice ! Raison pour laquelle toutes ces pirouettes se terminent par une grande figure sur une jambe – en attitude, arabesque ou à la seconde.

Pour Bournonville, ce n’est que par la musicalité que le danseur peut espérer atteindre la perfection technique : s’il n’entre pas dans la musique, l’exercice deviendra pataud et perdra toute sa belle aisance. C’est en faisant véritablement confiance à la musique que le danseur affûtera sa technique : chacun de ses gestes se parera alors de liberté d’expression et de la joie de danser.

Dinna Bjørn, ancienne soliste du Ballet Royal du Danemark, membre de l’Ordre du Dannebrog, est la fille de la pianiste concertiste Elvi Henriksen et du grand danseur et maître de ballet Niels Bjoern Larsen. Elle a été longtemps l’élève de Hans Brenaa. Aux côtés de Frank Andersen, elle a fondé et dirigé le Bournonville Group, qui a tourné partout au monde. Chorégraphe, ancienne directrice du Ballet national de Norvège et du Ballet national de Finlande, elle est l’une des meilleures spécialistes de Bournonville et voyage inlassablement pour monter ses ballets et enseigner sa technique.