Marian Anderson est considérée comme l’une des principales interprètes scéniques du XXe siècle, et pour beaucoup de musiciens, comme l’une des plus grandes chanteuses lyriques de tous les temps.
Dotée d’une voix, d’une intelligence et d’une musicalité exceptionnelles, irresistibles, telles que les mots – et des volumes ont été écrits sur elle – ne suffiront jamais, Mlle Anderson a fait tomber une à une les barrières de la haine raciale aux USA. Son influence peut être comparée à celle de Martin Luther King.
En raison de la ségrégation raciale aux USA, une grande partie de la carrière professionnelle de Mlle Anderson dut se dérouler en Europe, où elle fit ses débuts à l’Opéra de Paris en 1935, premier d’une série de succès éclatants qui l’amenèrent à chanter, surtout en récital, aux côtés des accompagnateurs allemands les plus renommés.
De retour aux USA, et suite au refus des Daughters of the American Revolution de permettre à Mlle Anderson de chanter au Constitution Hall en raison de sa couleur de peau, l’épouse du président Roosevelt organisa pour elle un grand récital devant le Lincoln Memorial à Washington, le dimanche de Pâques du 9 avril 1939 devant 75 000 personnes.
On est tenté de se mettre à genoux devant un individu d’une telle stature ; il faut cependant écouter Mlle Anderson interpréter le spiritual They Crucified My Lord pour comprendre qu’elle ne s’agenouillait que devant le Créateur.
Marian Anderson devant le Lincoln Memorial, Dimanche de Pâques 1939.
Sur intervention d’Eleanor Roosevelet, le récital eut lieu ici – devant 75 000 personnes – suite au refus des Daughters of the American Revolution de prêter leur salle de concert à un interprète de couleur.-
Cliché : domaine public.