August Bournonville sur la danse espagnole
6 avril 2013
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Le Toreador (1840)
« Pour la célébration du couronnement, un couple espagnol (Mariano Camprubí et Dolores Serral - ndlr) fut invité au Théâtre Royal. C’étaient des danseurs nés, dans un style tout à fait caractéristique, et de ce point de vue leur danse était d’une exceptionnelle qualité. Il y avait beaucoup à apprendre de leurs mouvements si particuliers et tout cela m’a ouvert l’imagination sur ce monde nouveau de danses de caractère … que jamais auparavant je n’avais bien compris.
« Transportés par ces Espagnols, nos journalistes ont dénigré l’Ecole de Vestris comme une école de funambules, en affirmant que jamais nos danseurs n’oseraient s’attaquer aux Seguidillas.
« Or, lors d’un gala Camprubí et Serral m’ont invité à danser un Bolero à quatre à leurs côtés. C’est très volontiers que j’ai relevé le défi : j’appris ce Bolero en prêtant le plus grand soin à en reproduire chaque détail, d’autant plus que j’avais déjà une excellente formation tant technique qu’artistique. Et puis j’avais préparé ma riposte : le ballet Le Toreador. »
La Ventana (1854)
« Cela faisait vingt ans que nos théâtres résonnaient du bruit des castagnettes. Fanny Elssler la première à mis les danses espagnoles à l’honneur en faisant d’une Cachucha le climax du ballet Le Diable boiteux. Bientôt cette petite Cachucha serait dansée partout au monde : elle a ravi les Yankees et même jusqu’aux Espagnols de La Havane. Pour damer le pion à sa rivale, Marie Taglioni elle-même a commandé La Gitana. Si des centaines de danseuses ont voulu imiter ces modèles, au Nord des Pyrénées personne n’avait encore vu de vrais Espagnols dans ce genre qui se distingue nettement des danses folkloriques par son caractère artistique certain - chose que nous avons pu vérifier à Copenhague en 1840 avec Mariano Camprubí et Dolores Serral.
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