De l’imaginaire à la vérité de l’artiste
par Nadejda L. Loujine
9 juillet 2011
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La danse folklorique est créée par le peuple pour le peuple ; la distinction entre danseurs et spectateurs n’existe pas clairement. Celui qui ne danse pas participe à cette manifestation sociale par sa présence stimulante, cris et battements de mains .... La danse de caractère, dans son aboutissement, procède de la décomposition de pas et de mouvements chorégraphiques en positions du corps et des parties du corps.
Vision savante qui accompagne l’évolution de la danse vers le spectacle, elle présuppose la présence d’un public.
Dans ses innovations, la danse de caractère reste ouverte à l’écoute du créateur et des interprètes. L’étude des danses ethniques a le bonheur d’exister tout comme les représentations des « pures » danses traditionnelles, qui ne sont pas l’objet de la danse de caractère. Celle-ci n’a pas pour propos de faire de l’authentique mais du « mentir vrai », comme l’affirmait Vitez en parlant du théâtre. Seul importe l’imaginaire autour du possible. Pour cela, elle doit à la fois puiser dans l’inspiration que proposent les traditions au sens large, les époques et les personnages même inventés, puis transposer, sculpter, pétrir, brosser, donner vie à des univers en résonance avec notre monde d’aujourd’hui.
Nicole Fedorov à Paris
Variation Hongroise
Chorégraphie de Nadejda Loujine
Interprétée par Nicole Fedorov
Les pas des danses hongroises évoquent souvent les linéaments des dentelles, tel est ici, également, l’appui imaginaire de cette danse de caractère.
Une étude qui décline et conjugue au présent certains de ces mouvements et pas qui ont tant inspiré les danses de demi-caractère du ballet classique. Le jeu des épaulements crée des coordinations habiles, dans un dialogue inventif entre les différentes parties du corps. Le tout, au service du jeu théâtral.
D’origine Ukrainienne, Nicole Fédorov vit à New York, où elle est l’élève de Gelsey Kirkland.
Elle est actuellement à Paris pour parfaire l’enseignement qu’elle a commencé de recevoir lors du premier séjour de Nadejda Loujine à la Gelsey Kirkland Academy.