Crédo chorégraphique
Auguste Bournonville
9 juillet 2011
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« La danse est comptée parmi les arts car elle exige vocation, connaissance et capacité.
« Elle trouve sa place parmi les Beaux Arts car elle aspire à un idéal non seulement en ce qui concerne la plastique, mais aussi en ce qui concerne le lyrisme.
« La beauté vers laquelle la danse se doit de tendre ne dépend nullement du goût ou du plaisir : elle repose sur les lois immuables de la nature.
« L’art du geste mimique (la pantomime) embrasse toutes les passions de l’âme, tandis que la danse est par son essence une expression de joie, le désir de se laisser porter par les sons de la musique.
« La mission que doit se donner l’art en général, et plus spécialement le théâtre, est d’intensifier les facultés de la pensée, d’élever l’esprit et de permettre aux sens de se renouveler. Avant tout, la danse doit se garder de céder aux solicitations d’un public blasé friand d’effets étrangers à l’art.
« La joie est une force ; l’intoxication, une faiblesse.
« Le Beau revêtira toujours la fraîcheur du neuf, tandis que l’Etonnant a vite fait d’ennuyer.
« Grâce à la musique, la danse peut atteindre les sommets de la poésie, alors que par un excès d’efforts gymniques elle dégénère en bouffonnerie. Si d’innombrables énergumènes peuvent exécuter des prouesses réputées “difficiles”, évoluer avec une apparente aisance reste l’apanage de peu.
« Savoir cacher toute peine et tout effort mécanique sous l’apparence d’un calme harmonieux est le sommet de la science artistique.
« Etre maniéré n’est pas avoir du caractère ; l’affectation est l’ennemie jurée de la grâce. Le danseur doit considérer son art laborieux comme un maillon dans la chaîne de la beauté et un utile ornement de la scène, qui représente un élément majeur dans le progrès spirituel des nations. »
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