Présentation Soirée Preobrajenskaya
21 février 2010
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Olga Preobrajensakaya
dans le rôle de Sylvia (1901)
Parmi tous les virtuoses sortis des cours d’Enrico Cecchetti et qui ont fait la gloire du Théâtre Maryinskii au début du XXème siècle, Olga Preobrajenskaya (1871-1962) est peut-être l’artiste qui a le plus réfléchi à sa méthode d’enseignement. A Saint-Petersbourg, elle a dansé les grands rôles de ballerine en dépit d’une apparence peu avenante et d’une colonne vertébrale déformée depuis la naissance. Interprète tout aussi inspirée des danse nationales et des rôles de composition, elle savait « faire oublier qu’elle était danseuse classique ».
Sa vie – elle devint infirmière pendant la Première Guerre Mondiale et fit même construire un hôpital à ses propres frais – est un véritable roman. Dès son arrivée en France vers 1923, Preobrajenskaya a ouvert une école où elle formait les danseurs depuis leur plus jeune âge. A l’enseignement de Cecchetti elle apporte un travail poussé sur le contrôle du dos, par rapport à l’expressivité propre au bras et à la main. Pour que la pensée s’exprime librement, le danseur doit être à l’aise : Preobrajenskaya refusait l’ouverture exagérée des articulations et les positions forcées dont la cinquième hyper-croisée déjà très en vogue à son époque. Elle connaissait le pourquoi de tout ce qu’elle faisait et savait l’expliquer ; depuis le premier jour où l’élève danseur posait la main sur la barre, il était appelé à réfléchir au rapport entre ces exercices et la danse au milieu.
C’est en grande mesure grâce à Olga Preobrajenskaya que les Studios Wacker de la rue de Douai ont été pendant près d’un demi-siècle, la Mecque de la danse mondiale.