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Critiques / Reviews
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Pas de carton d’invitation pour la Statue du Commandeur ?
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Myriam Ould-Braham & Emmanuel Thibault
La Belle au Bois Dormant Rome, May 2005 |
« Au III Acte, l’attention se focalisa entièrement sur Emmanuel Thibault et Myriam Ould-Braham en Oiseau Bleu et Florine. Les deux danseurs sont de véritables joyaux de l’art. Elegant dans ses gestes, Thibault a des bras, des sauts, qui font que chaque partie du corps semble être celui de sa créature (...) dès l’instant que les deux danseurs entrent ensemble sur la scène entourés des autres personnages du conte, et jusqu’à l’explosion du pas de deux, ils donnent une démonstration étourdissante de la vraie, la pure école française. »
« A l’issue du concours annuel de corps de ballet de l’Opéra, Emmanuel Thibault a enfin été consacré Premier Danseur. Nous attendions cette reconnaissance depuis plusieurs années, reconnaissance qui reflète tout simplement la réalité de la scène dans la mesure où il interprète depuis longtemps avec brio, sens de la mesure et engagement artistiques des rôles de Premier Danseur. Fin d’une polémique donc, qui a fait couler beaucoup d’encre jusqu’à ce jour, fin d’une polémique tout court puisqu’il faut bien le dire, les résultats de ce concours reflètent indéniablement ce qu’il s’est passé sur scène ce jour là. »
« Le nouveau Premier Danseur est Emmanuel Thibault. Cet artiste présenta des variations dansées à la perfection, comme toujours. Il transporte le spectateur dans un univers qui n’est plus celui du concours, mais qui est de l’ordre du spectacle. »
« Dans la classe des sujets.... vint le tour de M. Thibault, danseur dont les tentatives lors des précédents Concours ont déclenché moult controverse. La tension dans la salle était à couper au couteau, et nous étions fort nombreux à concentrer toute la force de notre volonté afin que ce soit lui. Je me suis néanmoins rappelé à l’ordre en me disant qu’en tant que journaliste je devais m’interdire de prendre parti pour qui que ce soit, et c’est ainsi que je m’efforçai d’être distante et objective : pâtit-t-il d’un défaut criant qui m’aurait échappé auparavant ? J’essayai d’en trouver un, mais en vain. Il dansa ce solo (Siegfried) d’une manière impeccable techniquement, et sans l’ombre d’un repentir (...) »
Don Quichotte, Opéra Bastille, Représentation du dimanche 23 mai 2004
« Je n’ai pas le souvenir d’une matinée plus enivrante ! (...) Ce qui me fait tant jubiler (ainsi que le public en état d’euphorie !) était le début jumelé de Dorothée Gilbert et Emmanuel Thibault en Kitri et Basilio.
« (...) Quant à Emmanuel Thibault, cela fait huit ans maintenant que je vous parle de son étonnante pureté technique, de la joie si vive et si contagieuse qu’il prend dans tout ce qu’il fait (...) - sa danse rayonnante. Mais pour des raisons inexplicables il n’a pas encore été promu au-delà du rang de sujet (dans une troupe où la hiérarchie compte pour beaucoup), alors que tout chez lui parle du premier danseur.
« Au cours de cette matinée resplendissante, Gilbert and Thibault ont partagé avec nous leur propre bonheur à danser et à raconter l’histoire (...). Thibault donne à chaque phrase, à chaque pas, une finition idéale avec ce qui semble être une aisance toute angélique, et - autre cause de réjouissance ! - quelles cinquièmes impeccablement fermées, genre "premier de la classe" ! D’un coup de baguette magique ce couple a transformé leurs rôles ainsi que le ballet lui-même en un frémissement de vie - un très grand moment de bonheur. »
« Emmanuel Thibault a enfin pu démontrer, avec brio, qu’il méritait un grand rôle. Il "est" Basilio, charmant, un rien naïf, partenaire accompli, sa réserve de puissance lui permet de se jouer des difficultés techniques et lui assure une virtuosité digne des danseurs internationaux à l’image de ses doubles assemblées impeccables, et de ses tours en l’air enchaînés dans sa variation. »
« Connu depuis longtemps pour la remarquable qualité de sa danse mais peu apprécié pour des raisons très discutables dans la compagnie, Emmanuel Thibault a prouvé qu’il mérite largement un poste de premier danseur qu’on lui refuse à chaque concours. Il a dominé techniquement et théâtralement le rôle sans la moindre anicroche (…) Il ne peut certes pas incarner n’importe quel personnage. Assez fragile de silhouette, porteur moyen, il a néanmoins de multiples emplois de premier plan comme celui-ci, et dans lesquels il mériterait d’être régulièrement distribué. Il serait bien que l’Opéra le reconnaisse enfin. »
« La Perle rare de l’art »
« On ne va pas revenir sur une évidence : tous les amateurs de ballet le savent, Emmanuel Thibault c’est LA technique, LE saut, LA petite batterie, LE ballon, LA propreté des finitions impeccables, et j’en passe (...) Emmanuel entre en scène et c’est la transfiguration. C’est aussi et surtout une présence puissante et complexe (...) ni homme, ni femme, ni dieu - quoique (...) Les décors deviennent paysage. Les filles deviennent aériennes. La musique devient inconcevable sans ballet. »
« L’idéal du danseur français »
« Je voulais qu’Emmanuel apparaisse dans mon film (Serge Peretti, le Dernier des Italiens - ndlr) parce que c’est un danseur hors du commun. Il nous vient de l’ancienne école, de l’époque de Vestris. Son style est raffiné et élégant, c’est l’idéal du danseur français. Et il sait sauter ! Son élévation est remarquable, ainsi que son extraordinaire jeu de jambes. Léger, précis, impeccable. C’est un danseur éblouissant qui n’a pas - c’est certain - le rang qu’il mérite dans cette troupe. »
Giselle, à l’Opéra Garnier, le 11 février 2004
« A la représentation du mercredi, Thibault a électrisé le Pas de deux des Paysans (en dépit d’une partenaire fort crispée, Mlle. Dorothee Gilbert). L’on réalise toujours que l’on est en face d’un talent unique lorsqu’un danseur vous fait voir quelque chose que vous n’aviez jamais vu auparavant et même si - c’est mon cas ici - l’on a le sentiment de ne pas être tout à fait capable de l’expliquer. Mais essayons quand même ! En atterrissant, chaque élément de la jambe - le pied, le mollet, la cuisse - était articulé. Ce que je cherche à dire est que sa précision ne se limite pas au pied, mais qu’il prête toute son attention à l’expression de chaque fibre. Et lorsque je dis "électrisé", ce n’est un hyperbole que dans la mesure où nous n’étions pas littéralement "illuminés" - alors que les yeux et le visage illuminé de Thibault l’étaient ! »
Symphonie en Ut , de Georges Balanchine, Représentation du 15 octobre 2003
« La surprise (pas si surprenante que cela !) nous fut offerte un autre soir par Fanny Fiat et Emmanuel Thibault dans ce même mouvement.
« Nos deux sujets ont littéralement explosé sur cette piegrave ;ce qui collait si bien à leurs personnalités : brio, vélocité, folle insouciance. Elle fut dansée et interprétée avec maestria.
« Leur dynamisme et leur enthousiasme transparaissaient dans chaque pas, et furent largement communicatifs. »
Q - Dans votre livre (Corps Glorieux, septembre 2003) vous évoquez le cas d’Emmanuel Thibault, sujet à l’Opéra de Paris. Pourquoi ?
« Je trouve très injuste que, sous le prétexte de sa taille, on le tienne à l’écart des grands rôles. Quand on a un danseur de cette qualité-là, il ne faut pas s’occuper des partenaires, il faut monter des ballets pour lui. Il pâtit d’une mode qui favorise les danseurs et danseuses de grande taille, notamment avec l’influence de Balanchine. »
Concours interne de promotion de l’Opéra de Paris du 30 décembre 2002
« Chez les Sujets, deux garçons ont dominé une classe comprenant de superbes artistes : Emmanuel Thibault, tout aussi éblouissant dans la Mazurka imposée (Etudes) que dans le merveilleux solo de l’Automne dans The Four Seasons de Jérôme Robbins. On ne peut mieux danser, avec autant d’aisance et d’esprit. Mais on le sait, Emmanuel Thibault, adoré du public, n’est pas bien vu pour des raisons internes à l’Opéra qui refuse depuis plusieurs années de le nommer Premier Danseur malgré l’excellence de ses prestations. On ne peut pourtant arguer qu’il n’est qu’une "bête à concours", après ses magistrales leçons de style dans Paquita de Pierre Lacotte, et sa disponibilité pour remplacer un artiste défaillant dès qu’on a besoin de lui. »
Concours interne de promotion de l’Opéra de Paris 2001
« Le brillantissime soliste (qui a aussi manifesté des progrès en partenariat) qu’est Emmanuel Thibault n’a toujours pas été promu premier danseur. Sans doute a-t-il une fois de plus payé les frais d’un physique particulier qui se prête plus à l’exigence extrême du répertoire académique qu’aux défilés de mode (d’ailleurs en voila une nouveauté - le défilé de Yoshiki Hishinuma en avril à l’Opéra) auxquels pourraient prétendre plus aisément Karl Paquette et Jérémie Bélingard, tous deux jeunes promus. »
« Quant à Emmanuel Thibault, qui a survolé la classe des sujets homme, il s’est vu floué une fois encore, lésé d’une première place qui, dans l’esprit de la majorité des observateurs, ne devait pas lui échapper.... A propos d’Emmanuel Thibault, on invoque le motif qu’il ne serait pas un partenaire assez sûr. En avançant cet argument, la direction du Ballet de l’Opéra prend ses responsabilités, mais il n’empêche qu’un sentiment d’injustice plane sur le concours 2001. Quel avenir peut envisager ce jeune et talentueux danseur ? Ne doit-il pas le réaliser désormais en dehors de l’Opéra ? »
Paquita, chor. P. LaCotte, 2001
« Le Pas de Trois, replacé au premier acte, permit au sujet Emmanuel Thibault de se tailler un mémorable triomphe pour son aisance, son élévation et la perfection de son style. Nijinsky, qui interpréta le rôle en 1907 comme nous le montre le précieux programme réalisé sous les soins attentifs de Josseline Le Bourhis- ne pouvait faire mieux. »
Concours interne de promotion de l’Opéra de Paris du 21 février 2001
« Le Palmarès a été promulgué peu après l’issue du concours (...) Et l’absence d’un nom a stupéfié le public et la presse : celui du Sujet Emmanuel Thibault, qui avait été le plus brillant de sa classe (...) alors qu’il y avait deux places à pourvoir. Déjà l’année dernière le jury et la direction avaient préféré ne nommer personne plutôt qu’ Emmanuel Thibault, le meilleur. On ne peut mieux signifier à un artiste qu’on ne l’aime pas et qu’il est inutile qu’il se représente à un concours alors qu’il vient de remporter un formidable succès personnel dans la création de Pierre Lacotte Paquita où il donnait une magistrale démonstration du grand style de l’école française de danse (...)
« Hélas ce concours qui aurait du être une explosion de joie à la nomination d’Eléonora Abbagnato, un jour de fête et de gloire, est totalement gâché par l’injustice sciemment commise à l’égard d’Emmanuel Thibault. »
« Cette année, deux postes de Premier Danseur étaient disponibles, et la performance sublime de Thibault en février laissait penser que l’une de ces places devait être pour lui. Dans la variation imposée, une fois encore La Bayadère, il s’est envolé dans les airs dans une démonstration étonnante de ce qu’est la danse. Cette fois-ci il n’avait rien à perdre, car selon la rumeur qui court depuis plusieurs mois déjà, il n’est pas question de le promouvoir quand bien même il danserait comme Nureyev, Vasiliev et Baryshnikov réunis. Et il ne fut pas promu. Star d’un jour, mais point vainqueur.
« (...) Que se passe-t-il à l’Opéra de Paris, ou seule la danse devrait être honorée ? Il fut un temps où le concours donnait sa chance à tout le monde. Maintenant, ce serait plutôt un concours de beauté, où seuls les princes stéréotypés sont honorés. Ou bien les danseurs doivent-ils ramper aux pieds de quelques fonctionnaires ?
« Cette manière de bloquer systématiquement et délibérément un artiste tel que Thibault, non seulement remet en cause le principe même d’un concours, mais porte aussi un coup aux valeurs qui ont fait le succès de la Compagnie.
« Après ce résultat honteux, j’ai demandé a Nicolas Le Riche, membre du jury, d’expliquer ce qui se passe. "Le vote est secret," m’a-t-il dit, "et je n’ai pas le droit de répondre. Tout ce je peux vous dire, c’est que c’est très difficile de faire partie d’une jury et qu’il faut faire un choix. C’est comme s’il fallait choisir le meilleur compositeur entre Beethoven, Tchaikovski, Brahms, et Mozart, et Emmanuel Thibault était, par exemple, Mozart".
« Il aurait été plus proche de la vérité s’il avait répondu qu’on a vu Mozart et une poignée de Salieris. »
Critique - Le Spectre de la Rose
« Magnifique interprétation du Spectre de la Rose par Elisabeth Maurin et Emmanuel Thibault. Le spectre : un réel enchantement. Les yeux clos, somnambule délicate et touchante, Elisabeth Maurin est la poésie même. Chaque geste d’où est banni tout maniérisme est juste, précis et cependant voilé de grâce. Emmanuel Thibault fait oublier qu’il est un danseur de chair. Souple, aérien, il exécute avec subtilité et sans effort (apparent !) toutes les prouesses techniques du rôle. On ne l’entend jamais retomber après un saut ou l’un de ces doubles tours en l’air à la limite du déséquilibre. Bras légers, sourire charmeur, il fait rimer silence et séduction, jouant avec suavité la carte du Tendre, ce qui correspond tout à fait au poème de Gautier. Parfaitement remonté, ce court ballet retrouve un aura de chef d’oeuvre. C’est Pierre Lacotte qui a si merveilleusement dirigé les répétitions. »
Voir aussi les documents suivants en langue anglaise :
"(....) Thibault in the taxing male role [Pas de trois - Paquita] which demands a perfection of technique beyond the reach of most, was simply stupendous. Nijinsky himself who danced the role in 1907 could have wished for no better substitute. Thibault, light, quick, neat, aerial, with giant leaps in immaculate style where he hung in the air, is now one of the finest dancers of his generation in the world. Buoyant and joyous, he revelled in every minute of it (...) Legend has it that the wonderful pas de trois, known as the "pas de trois in gold", brings luck to its interpreters. It’s certainly time that Emmanuel Thibault, repeatedly chosen by the classical choreographers, is brought more frequently to the forefront of the scene."
"Critics’ choice" for Best Dancer 2002/2003 "in virtually everything he dances - his promotion to premier danseur is long overdue"
"Emmanuel Thibault’s riveting entrances and daunting exits into the wings of the Third Movement of Symphony in C, thus, were the most exciting moments of the Paris Opera Ballet Balanchine Triple Bill on Wednesday the 15th. Simply because the man soars as if suspended by an invisible string or lifted by silent gusts of a benevolent wind, and because he carries himself beautifully up there. Back on the ground he knows how to modulate accents without making them look strained, he gives full shape to his pirouettes, while his port de bras draw wonderfully clean arcs and lines around his centre.
"In a company of outstanding artists, Thibault is one of a handful of Princes of Dance - Manuel Legris, Laurent Hilaire, José Martinez and Jean-Guillaume Bart being the others - and the only one with such a superlative gift and outstanding facility for classical ballet dancing. He is also the only one who is not an étoile and, sadly and unfairly, never will be. (Thibault must be close to 30 and is still a Coryphée). Worse still, he only gets cast in soloist roles very infrequently and was given just this one performance of Symphony in C."
"It is difficult for a consensus of opinion to exist about anything in ballet as dance fans tend to have extremely subjective views, but a consensus certainly seems to exist where Thibault is concerned, not just amongst the French fans but also among the UK contingent of POB supporters.
" Emmanuel Thibault’s standard of excellence is such that the first sight of him hits you like an express train - he is that good ! Being London based I have to rely on others to assure me that he always dances outstandingly and I can confirm that there is absolute fury in Paris that he is treated so shabbily by the powers that be.
"I too have heard that he is a poor partner, well, Nureyev himself sometimes disappointed in the lifting department and in my thirty odd years of watching the POB I’ve seen lesser talents with the title of étoile. Certainly some sort of explanation as to his continuing exclusion from that rank needs to be made."
(Mlle. Barnstable a vu la majorité des productions à Covent Garden depuis 1963.)
Dans le film de Dominique Delouche sur Maître Serge Peretti (Le dernier des italiens), M. Thibault danse Le Tambourin, et, dans le DVD qui paraîtra avant Noël 2003, de Paquita (Pierre Lacotte), il danse le rôle pris par Nijinskii dans le Pas de Trois du Premier Acte.
Voir aussi : John Percival, The Independent, 9 février 2001 (Paquita)
Clement Crisp, Financial Times, 31 janvier 2001 (Paquita )
Clement Crisp, Financial Times, décembre 2001, Review of the year 2001 (disponible sur Internet aux abonnés de ces journaux).